Le téléchargement vs L’industrie

A la télévision, dans les magazines, au cinéma, etc… on parle des ravages que cause le téléchargement illégal. Les avis divergent : Fléau commercial et artistique pour les uns, aubaine pour la créativité et la notoriété pour les autres… Qu’en est-il exactement sur le terrain ? Quel état des lieux peut-on faire en cette aube 2014 ?

Selon l’étude REC+ de GFK sortie en fin d’année dernière, NON !  la consommation illicite de musiques et de films n’a pas explosé en 2013. Pour la musique, deux tiers des Français qui téléchargent de la musique le font ainsi exclusivement de manière légale. 57% de Français regardent de la vidéo en streaming chaque semaine. En 2008, 16% de Français téléchargeaient illégalement de la musique. En 2013, cette proportion est de 15%, soit tout juste un point de plus qu’en 2012.

Tous biens confondus, licites et illicites, c’est toujours le même critère de choix qui s’impose pour le consommateur : la gratuité. Pour 28% des consommateurs interrogés, la gratuité du site est l’argument principal pour la musique, devant la légalité (14%) et la richesse du catalogue (10%). Pour les films et les séries, ils sont respectivement 28% et 27% à rechercher en premier lieu la gratuité.

Difficile de lutter contre le téléchargement puisque les technologies sont en perpétuelle évolution tout comme les techniques utilisées par les pirates. On peut par exemple filtrer les sites et leurs contenus pirates, en empêchant leur référencement : si on ne les trouve pas, on ne télécharge pas … Les pirates ont su contourner ceci avec le Peer2Peer : chaque utilisateur qui télécharge un fichier le partage aussi partiellement : Il est alors impossible de localiser la source.  On se souvient de site de partage qui usaient de ces technologies qui ont fermés comme Megaupload, Kaazaa à l’époque, même Napster ou Audiogalaxy à ses débuts… Mais cela n’a pas ralenti les choses : l’adaptation est très rapide des deux côtés. Il a aussi été fondé HADOPI  La Haute Autorité pour la diffusion des œuvre et la protection des droits sur internet. Elle prévoyait de coordonner des avertissements et des coupures de l’accès auprès des fournisseurs internet, mais cette structure chère et au final peu efficace vient d’être dissoute. En effet, bon nombre de FAI refusent très logiquement de couper l’accès à leurs clients, de peur de les voir partir à la concurrence.

Finalement, pendant que les industries hurlent à la perte de profit et la mise en danger de la créativité, des artistes et des œuvres percent le marché grâce à Internet, véritable tribune ouverte sur le monde entier. On entend aussi que la créativité n’a jamais été aussi importante depuis que les œuvres s’échangent et inspirent d’autres artistes sur la toile. Du coté des artistes, on voit que le marché s’oriente désormais beaucoup plus sur le live et sur le spectacle et que ces chiffres explosent : c’est logique puisque l’exposition des artistes, grâce au web, compense les pertes sur les ventes de disques ou de DVD. Finalement, c’est l’adaptation qui est de mise car comme tout marché, celui de l’internet évolue et il faut se tenir au gout du jour.  On voit qu’aujourd’hui la répartition mécanique des droits d’auteur, de compositeur, etc… est de plus en plus compliquée à établir. C’est tout un système qu’il va falloir adapter au « tout numérique ». Il n’est plus temps de le combattre pour sauvegarder les anciennes méthodes, il faut expliquer, informer et surtout trouver les bons outils qui feront perdurer  la création et donc la culture en la finançant malgré les réseaux parallèles gratuits à l’échelle du monde.


Ecoutez le podcast en audio :